Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/106

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Ne savons-nous pas ce qui vous occupe, quand vos domestiques voient à leur lever vos fenêtres éclairées des flambeaux de la veille ? Ceux qui passent les nuits sans dormir ne meurent pas silencieux.

Philippe.

Où en viendrez-vous ? réponds-moi.

Pierre.

Les Médicis sont une peste. Celui qui est mordu par un serpent n’a que faire d’un médecin ; il n’a qu’à se brûler la plaie.

Philippe.

Et quand vous aurez renversé ce qui est, que voulez-vous mettre à la place ?

Pierre.

Nous sommes toujours sûrs de ne pas trouver pire.

Philippe.

Je vous le dis, comptez sur vos doigts.

Pierre.

Les têtes d’une hydre sont faciles à compter.

Philippe.

Et vous voulez agir ? cela est décidé ?

Pierre.

Nous voulons couper les jarrets aux meurtriers de Florence.

Philippe.

Cela est irrévocable ? vous voulez agir ?

Pierre.

Adieu, mon père ; laissez-moi aller seul.