Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/110

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Huit. Je me soucie bien des ordres d’Alexandre ! Où est l’ordre des Huit ?

L’officier.

C’est devant eux que nous vous menons.

Pierre.

Si c’est devant eux, je n’ai rien à dire. De quoi suis-je accusé ?

Un homme du peuple.

Comment, Philippe, tu laisses emmener tes enfants au tribunal des Huit ?

Pierre.

Répondez donc, de quoi suis-je accusé ?

L’officier.

Cela ne me regarde pas.

Les soldats sortent avec Pierre et Thomas.
Pierre, en sortant.

N’ayez aucune inquiétude, mon père ; les Huit me renverront souper à la maison, et le bâtard en sera pour ses frais de justice.

Philippe, seul, s’asseyant sur un banc.

J’ai beaucoup d’enfants, mais pas pour longtemps, si cela va si vite. Où en sommes-nous donc si une vengeance aussi juste que le ciel que voilà est clair est punie comme un crime ! Eh quoi ! les deux aînés d’une famille vieille comme la ville, emprisonnés comme des voleurs de grand chemin ! la plus grossière insulte châtiée, un Salviati frappé, seulement frappé, et des hallebardes en jeu ! Sors donc du fourreau, mon épée. Si le