Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/141

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nous pourrons nous revoir et parler de cela. Ne te fâche pas si je te quitte à présent : il faut que j’aille à la chasse.

La Marquise.

Oui, malheur à moi ! malheur à moi !

Le Duc.

Pourquoi ? Tu as l’air sombre comme l’enfer. Pourquoi diable aussi te mêles-tu de politique ? Allons ! allons ! ton petit rôle de femme, et de vraie femme, te va si bien ! Tu es trop dévote ; cela se formera. Aide-moi donc à remettre mon habit ; je suis tout débraillé.

La Marquise.

Adieu, Alexandre.

Le duc l’embrasse. — Entre le cardinal Cibo.
Le Cardinal.

Ah ! — Pardon, Altesse, je croyais ma sœur toute seule. Je suis un maladroit ; c’est à moi d’en porter la peine. Je vous supplie de m’excuser.

Le Duc.

Comment l’entendez-vous ? Allons donc ! Malaspina, voilà qui sent le prêtre. Est-ce que vous devez voir ces choses-là ? Venez donc, venez donc ; que diable est-ce que cela vous fait ?

Ils sortent ensemble.
La Marquise, seule, tenant le portrait de son mari.

Où es-tu, maintenant, Laurent ? Il est midi passé ; tu te promènes sur la terrasse, devant les grands marronniers. Autour de toi paissent tes génisses grasses ; tes