Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/170

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Philippe.

Tu ne te lèveras plus de ta couche ; tu ne poseras pas tes pieds nus sur ce gazon pour revenir trouver ton père. Ô ma Louise ! il n’y a que Dieu qui a su qui tu étais, et moi, moi, moi !

Pierre, entrant.

Ils sont cent à Sestino qui arrivent du Piémont. Venez, Philippe ; le temps des larmes est passé.

Philippe.

Enfant, sais-tu ce que c’est que le temps des larmes ?

Pierre.

Les bannis se sont rassemblés à Sestino ; il est temps de penser à la vengeance ; marchons franchement sur Florence avec notre petite armée. Si nous pouvons arriver à propos pendant la nuit et surprendre les postes de la citadelle, tout est dit. Par le ciel ! j’élèverai à ma sœur un autre mausolée que celui-là.

Philippe.

Non pas moi ; allez sans moi, mes amis.

Pierre.

Nous ne pouvons nous passer de vous ; sachez-le, les confédérés comptent sur votre nom ; François Ier lui-même attend de vous un mouvement en faveur de la liberté. Il vous écrit comme aux chefs des républicains florentins ; voilà sa lettre.

Philippe ouvre la lettre.

Dis à celui qui t’a apporté cette lettre qu’il réponde