Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/176

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Premier banni.

Les confédérés veulent le nom de Philippe : nous ne ferons rien sans cela.

Pierre.

Le nom de famille de Philippe est le même que le mien ; dites que Strozzi viendra, cela suffit.

Premier banni.

On me demandera lequel des Strozzi, et si je ne réponds pas : Philippe, rien ne se fera.

Pierre.

Imbécile ! fais ce qu’on te dit, et ne réponds que pour toi-même. Comment sais-tu d’avance que rien ne se fera ?

Premier banni.

Seigneur, il ne faut pas maltraiter les gens.

Pierre.

Allons ! monte à cheval, et va à Sestino.

Premier banni.

Ma foi, monsieur, mon cheval est fatigué ! j’ai fait douze lieues dans la nuit. Je n’ai pas envie de le seller à cette heure.

Pierre.

Tu n’es qu’un sot.

À l’autre banni.

Allez-y, vous ; vous vous y prendrez mieux.

Deuxième banni.

Le camarade n’a pas tort pour ce qui regarde Phi-