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ACTE I, SCÈNE II.

Un soldat, au marchand.

Gare, canaille ! laisse passer les chevaux.

Le Marchand.

Canaille toi-même, Allemand du diable !

Le soldat le frappe de sa pique.
Le Marchand, se retirant.

Voilà comme on suit la capitulation ! Ces gredins-là maltraitent les citoyens.

Il rentre chez lui.
L’Écolier, à son camarade.

Vois-tu celui-là qui ôte son masque ? C’est Palla Ruccellai. Un fier luron ! Ce petit-là, à côté de lui, c’est Thomas Strozzi, Masaccio, comme on dit.

Un page, criant.

Le cheval de son Altesse !

Le second écolier.

Allons-nous-en, voilà le duc qui sort.

Le premier écolier.

Crois-tu pas qu’il va te manger ?

La foule s’augmente à la porte.
L’Écolier.

Celui-là, c’est Nicolini ; celui-là, c’est le provéditeur.

Le duc sort, vêtu en religieuse, avec Julien Salviati, habillé de même, tous deux masqués.
Le Duc, montant à cheval.

Viens-tu, Julien ?

Salviati.

Non, Altesse, pas encore.

Il lui parle à l’oreille.