Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/367

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Van Buck.

Sans doute ; qu’est-ce qui t’en empêchait ? Tu avais le plus beau courage du monde.

Valentin.

[C’est que mon bras me faisait souffrir.] Tenez ! la voilà qui repasse une troisième fois ; la voyez-vous là-bas dans l’allée ?

Van Buck.

Elle tourne autour de la plate-bande, et la charmille est circulaire. Il n’y a rien là que de très convenable.

Valentin.

Ah ! coquette fille ! c’est autour du feu qu’elle tourne, comme un papillon ébloui. Je veux jeter cette pièce à pile ou face pour savoir si je l’aimerai.

Van Buck.

Tâche donc qu’elle t’aime auparavant ; le reste est le moins difficile.

Valentin.

Soit. Regardons-la bien tous les deux. Elle va passer entre ces deux touffes d’arbres. Si elle tourne la tête de notre côté, je l’aime ; sinon, je m’en vais à Paris.

Van Buck.

Gageons qu’elle ne se retourne pas.

Valentin.

Oh, que si ! Ne la perdons pas de vue.

Van Buck.

Tu as raison. — Non, pas encore ; elle paraît lire attentivement.