Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/372

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

manquer à une promesse que mon impudence m’a fait accorder. Le jeune homme à qui vous avez donné l’hospitalité [cette nuit] est mon neveu.

La Baronne.

Ah bah ! quelle idée !

Van Buck.

Il désirait approcher de vous sans être connu ; je n’ai pas cru mal faire en me prêtant à une fantaisie qui, en pareil cas, n’est pas nouvelle.

La Baronne.

Ah, mon Dieu ! j’en ai vu bien d’autres !

Van Buck.

Mais je dois vous avertir qu’à l’heure qu’il est, il vient d’écrire à mademoiselle de Mantes, et dans les termes les moins retenus. Ni mes menaces, ni mes prières n’ont pu le dissuader de sa folie ; et un de vos gens, je le dis à regret, s’est chargé de remettre le billet à son adresse. Il s’agit d’une déclaration d’amour, et, je dois ajouter, des plus extravagantes.

La Baronne.

Vraiment ! eh bien ! ce n’est pas si mal. Il a de la tête, votre petit bonhomme.

Van Buck.

Jour de Dieu ! je vous en réponds ! ce n’est pas d’hier que j’en sais quelque chose. Enfin, madame, c’est à vous d’aviser aux moyens de détourner les suites de cette affaire. Vous êtes chez vous ; et, quant