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Deuxième dame.

Tu sauras qu’il n’y a rien de mieux que cet homme-là.

Elles s’éloignent. — Entre le prieur de Capoue.
Le prieur.

Donnez-moi un verre de limonade, brave homme.

Il s’assoit.
Un des bourgeois.

Voilà le prieur de Capoue ; c’est là un patriote !

Les deux bourgeois se rassoient.
Le prieur.

Vous venez de l’église, messieurs ? que dites-vous du sermon ?

Le bourgeois.

Il était beau, seigneur prieur.

Deuxième bourgeois, à l’orfèvre.

Cette noblesse des Strozzi est chère au peuple, parce qu’elle n’est pas fière. N’est-il pas agréable de voir un grand seigneur adresser librement la parole à ses voisins d’une manière affable ? Tout cela fait plus qu’on ne pense.

Le prieur.

S’il faut parler franchement, j’ai trouvé le sermon trop beau ; j’ai prêché quelquefois, et je n’ai jamais tiré grande gloire du tremblement des vitres ; mais une petite larme sur la joue d’un brave homme m’a toujours été d’un grand prix.

Entre Salviati.