Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/50

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lui pardonne ! Une vieille l’accompagnait, qui a laissé trois de ses dents à la sortie. Jamais je n’ai donné de ma vie un coup de poing qui m’ait fait ce plaisir-là.

Le troisième banni.

Qu’ils crèvent tous dans leur fange crapuleuse, et nous mourrons contents.

Le quatrième.

Philippe Strozzi nous écrira à Venise ; quelque jour nous serons tous étonnés de trouver une armée à nos ordres.

Le troisième.

Que Philippe vive longtemps ! Tant qu’il y aura un cheveu sur sa tête, la liberté de l’Italie n’est pas morte.

Une partie du groupe se détache ; tous les bannis s’embrassent.
Une voix.

À des temps meilleurs !

Une autre.

À des temps meilleurs !

Deux bannis montent sur une plate-forme d’où l’on découvre la ville.
Le premier.

Adieu, Florence, peste de l’Italie ! adieu, mère stérile, qui n’as plus de lait pour tes enfants !

Le second.

Adieu, Florence la bâtarde, spectre hideux de l’antique Florence ! adieu, fange sans nom !