Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/92

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der. Dis-moi, Hongrois, que t’avait donc fait ce garçon que je t’ai vu bâtonner tantôt d’une si joyeuse manière ?

Giomo.

Ma foi, je ne saurais le dire, ni lui non plus.

Le Duc.

Pourquoi ? Est-ce qu’il est mort ?

Giomo.

C’est un gamin d’une maison voisine ; tout à l’heure, en passant, il m’a semblé qu’on l’enterrait.

Le Duc.

Quand mon Giomo frappe, il frappe ferme.

Giomo.

Cela vous plaît à dire ; je vous ai vu tuer un homme d’un coup plus d’une fois.

Le Duc.

Tu crois ? J’étais donc gris ? Quand je suis en pointe de gaieté, tous mes moindres coups sont mortels. Qu’as-tu donc, petit ? est-ce que la main te tremble ? tu louches terriblement.

Tebaldeo.

Rien, monseigneur, plaise à Votre Altesse.

Entre Lorenzo.
Lorenzo.

Cela avance-t-il ? Êtes-vous content de mon protégé ?

Il prend la cotte de mailles du duc sur le sofa.

Vous avez là une jolie cotte de mailles, mignon ! Mais cela doit être bien chaud.