Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/171

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Le baron.

Est-ce qu’il ne vient pas la voir tous les jours ?

Germain.

Monsieur, il ne fait pas autre chose.

Le baron.

Est-ce qu’il n’a point reçu ma lettre ?

Germain.

Pardonnez-moi, ce matin même.

Le baron.

Il doit donc être dans ce château, puisque je ne l’ai pas trouvé chez lui. Je lui avais mandé que je quitterais Paris à une heure et quart, que je serais par conséquent à Montgeron à trois heures. De Montgeron ici il y a deux lieues et demie. Deux lieues et demie, mettons cinq quarts d’heure, en supposant les chemins mauvais, mais, à tout prendre, ils ne le sont point.

Germain.

Bien au contraire, ils sont fort bons.

Le baron.

Partant à trois heures de Montgeron, je devais par conséquent être au tourne-bride positivement à quatre heures un quart. J’avais une visite à faire à M. Duplessis, qui devait durer tout au plus un quart d’heure. Donc, avec le temps de venir ensuite ici, cela ne pouvait me mener plus tard que cinq heures. Je lui avais mandé tout cela avec la plus grande exactitude. Or, il est cinq heures précisément, et quelques minutes maintenant. Mon calcul n’est-il pas exact ?