Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/217

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nécessaires dans un ménage ? — J’aurais fort à faire avec cette femme-là.

La comtesse.

Ceci mérite d’être écouté.

Le marquis.

Mais elle est si bonne musicienne ! — Germain ! — Ah ! que nous serions heureux, seuls, dans quelque retraite paisible, avec quelques amis, avec tout ce qu’elle aime, car je serais sûr de l’aimer aussi.

La comtesse.

À la bonne heure.

Le marquis.

Mais non, elle aime le monde, les fêtes ! — Germain ! — Eh bien ! Je ne serais pas jaloux. Qui pourrait l’être d’une pareille femme ? — Germain ! — Je la laisserais faire ; j’aimerais pour elle ces plaisirs qui m’ennuient ; je mettrais mon orgueil à la voir admirée ; je me fierais à elle comme à moi-même, et si jamais elle me trahissait… — Germain ! — je lui plongerais un poignard dans le cœur.

La comtesse, lui prenant la main.

Oh ! que non, monsieur de Valberg.

Le marquis.

C’est vous, comtesse ! grand Dieu ! je ne croyais pas…

La comtesse.

Avant de me tuer, lisez cela.