Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/30

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Mathilde.

Oui.

Madame de Léry.

Très jolies, très bien, très jolies. Décidément il n’y a que les manches plates ; mais j’ai été longtemps à m’y faire ; et puis je trouve qu’il ne faut pas être trop grasse pour les porter, parce que sans cela on a l’air d’une cigale, avec un gros corps et de petites pattes.

Mathilde.

J’aime assez la comparaison.

On apporte le thé.

Madame de Léry.

N’est-ce pas ? Regardez mademoiselle Saint-Ange. Il ne faut pourtant pas être trop maigre non plus, parce qu’alors il ne reste plus rien. On se récrie sur la marquise d’Ermont ; moi, je trouve qu’elle a l’air d’une potence. C’est une belle tête, si vous voulez, mais c’est une madone au bout d’un bâton.

Mathilde, riant.

Voulez-vous que je vous serve, ma chère ?

Madame de Léry.

Rien que de l’eau chaude, avec un soupçon de thé et un nuage de lait.

Mathilde, versant le thé.

Allez-vous demain chez madame d’Égly ? Je vous prendrai, si vous voulez.

Madame de Léry.

Ah ! madame d’Égly ! en voilà une autre ! avec sa