Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/321

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Dame Pâque.

Allez, vous n’êtes qu’un vieux rêveur. Le meilleur de tous les remèdes, je vous le dirai, malgré votre barbe : c’est un beau garçon et un anneau d’or.

Maître Bernard.

Si cela était, pourquoi refuserait-elle tous les partis qu’on lui présente ? Pourquoi ne veut-elle même pas entendre parler de Perillo, qui était son ami d’enfance ?

Dame Pâque.

Vraiment, elle s’en soucie bien ! Laissez-moi faire. On lui proposera telle personne qu’elle ne refusera pas.

Maître Bernard.

Je sais ce que vous voulez dire, et pour celui-là, c’est moi qui le refuse. Vous vous êtes coiffée d’un flandrin.

Dame Pâque.

Vous verrez vous-même ce qui en est.

Maître Bernard.

Ce qui en est ? Mais, dame Pâque, il y a pourtant dans ce monde certaines choses à considérer. Je ne suis pas un grand seigneur, madame, mais je suis un honnête médecin, un médecin assez riche, dame Pâque, et même fort riche pour cette ville ; j’ai dans mon coffre quantité de sacs bien et dûment cachetés. Je ne donnerai pas plus ma fille pour rien, que je ne la vendrai, entendez-vous ?

Dame Pâque.

Vraiment, vous ferez bien, et votre fille mourra de