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ACTE DEUXIÈME


Au palais du roi. — Une salle. — Une galerie au fond.



Scène première.


PERILLO, UN OFFICIER DU PALAIS.
Perillo.

Je puis attendre ici ?

L’officier.

Oui, monsieur. En rentrant au palais, le roi va s’arrêter dans cette galerie, et toutes les personnes qui s’y trouvent peuvent approcher de Sa Majesté.

Perillo, seul.

[On ne m’avait point trompé ; Pierre conserve ici cette noble coutume que pratiquait naguère en France le saint roi Louis, de ne point celer la majesté royale, et de la montrer accessible à tous.] Je vais donc lui parler, et un mot de sa bouche peut tout changer dans mon existence. N’aurais-je pas hésité hier, n’aurais-je pas été bien troublé, bien gêné dans la cour de ce roi conquérant, qui se fait craindre autant qu’on l’aime ?