Page:Musset - Biographie d’Alfred de Musset, sa vie et ses œuvres.djvu/236

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sonne ; c’est pourquoi je cherche encore si je dois appeler cet ouvrage le Rocher de Sisyphe, ou bien le Poète déchu.

Je suppliai mon frère de choisir le premier titre ; je lui représentai le plaisir qu’éprouveraient les envieux à faire encore de cet ouvrage une nouvelle confession de l’enfant du siècle. Alfred releva la tête avec fierté, en répondant : « Ils n’oseraient ! » Mais mon observation l’avait frappé ; il se mit à chercher dans les livraisons de la Revue la date de sa dernière publication, et il s’effraya en découvrant que, depuis le 15 février, il n’avait travaillé que pour lui. Au lieu de réserver pour son roman les beaux vers qu’il venait d’écrire, il les envoya au directeur de la Revue. Nous étions aux derniers jours de septembre. L’Idylle parut le 1er octobre, et le poète dormit tranquillement ce soir-là.

Nous avions appris depuis peu une nouvelle importante pour les dilettanti, l’engagement de Pauline Garcia au Théâtre-Italien. On avait donné à M. Viardot la direction de ce théâtre. L’ouverture devait se faire à l’Odéon par suite de l’incendie de la salle Favart. Pauline Garcia débuta dans Otello. Tous les amis étaient à leur poste ; mais, dès le second acte, la jeune sœur de la Malibran pouvait compter au nombre de ses amis la salle entière. Alfred de Musset voulut exprimer son avis sur cette représentation. Je recommande aux lecteurs curieux l’analyse