Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/18

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m’accordiez de vous voir encore une fois. Je partirai, je quitte le pays ; vous serez obéie, je vous le jure, et au-delà de vos souhaits ; car je vendrai la maison de mon père, aussi bien que le reste, et passerai à l’étranger. Mais ce n’est qu’à cette condition que je vous verrai encore une fois ; sinon, je reste ; ne craignez rien de moi, mais j’y suis résolu. »

Elle fronça le sourcil et jeta de côté et d’autre un regard étrange ; puis elle me répondit d’un air presque gracieux : « Venez demain dans la journée ; je vous recevrai. » Elle partit là-dessus.

Le lendemain j’y allai à midi. On m’introduisit dans une chambre à vieilles tapisseries et à meubles antiques. Je la trouvai seule, assise sur un sofa. Je m’assis en face d’elle.

« Madame, lui dis-je, je ne viens ni vous parler de ce que je souffre, ni renier l’amour que j’ai pour vous. Vous m’avez écrit que ce