Page:Musset - Premières Poésies Charpentier 1887.djvu/64

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En ut ! égayez donc un peu sa courtoisie.
(Musique.)
Ma foi ! voilà deux airs très beaux.
(Il parle en se promenant, pendant que l’orchestre joue
piano.)
La poésie,
Voyez-vous, c’est bien. — Mais la musique, c’est mieux,
Pardieu ! voilà deux airs qui sont délicieux ;
La langue sans gosier n’est rien. — Voyez le Dante ;
Son Séraphin doré ne parle pas, — il chante !
C’est la musique, moi, qui m’a fait croire en Dieu.
— Hardi, ferme, poussez ; crescendo !
Mais, parbleu !
L’abbé s’est endormi. — Le voilà sous la table.
C’est vrai qu’il a le vin mélancolique en diable.
O doux, ô doux sommeil ! ô baume des esprits !
Reste sur lui, sommeil ! dormir quand on est gris,
C’est, après le souper, le premier bien du monde.
Palforio, entrant.
Une lettre, seigneur.
Rafael, après avoir lu.
Que le ciel la confonde !
Dites que je n’irai, certes, pas. — Attendez !
Si - c’est cela - parbleu ! — je - non - si fait, restez.
Dites que l’on m’attende. (Exit Palforio.)
Hé, l’abbé ! Sur mon âme,
Il ronfle en enragé.
L’Abbé
Pardonnez-moi, madame ;