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couvrait encore les glacis ; les grandes pelades de 1746-1747 et 1748 les ont ôtées et les jardins disparurent, sans que les propriétaires aient reçu la moindre indemnité.

Plus tard la forteresse a disparu ; ce formidable relief qui avait masqué la ville du côté de l’ouest et qui, sous la forme d’un immense talus gazonné, entrecoupé de fossés et hérissé de batteries, élevées en amphithéâtre les unes au-dessus des autres depuis le pied du glacis jusqu’au sommet du grand rempart, a de nouveau été aplani. Les démolitions ont mis à jour les milliers et milliers de tombereaux de terre arable, provenant d’enlèvements anciens et de la pelade générale de 1745 à 1748.

Le sol est ramené presque partout au même niveau et présente comme autrefois une surface plane légèrement inclinée vers le sud.

Cette inclinaison au 16e siècle devait être beaucoup plus prononcée, notamment à partir de la rue Marie-Thérèse vers la 3e enceinte ; la tour St-Josse en effet avait encore un étage garni de meurtrières à couleuvrines au-dessous du niveau de la nouvelle avenue qui la recouvre ; la hauteur de la voûte était de 3,60 mètres. (Voir Biermann, notices sur la ville de Luxembourg, p. 35.)

La chapelle St-Josse englobée dans le bastion du même nom, mise à jour au commencement du mois de juin 1871, pendant que l’on travaillait au nivellement de ce bastion (chapelle qui se trouvait à environ cent pas à gauche en sortant de la ville), était également de 4 mètres au-dessous du niveau de la ville, une couche de terre la recouvrait entièrement.

Tout fait supposer que la 3e enceinte avec ses 19 tours à partir de la tour St-Josse jusqu’à la seconde tour près du St-Esprit, se trouvait notablement plus bas que le niveau actuel de cette partie de la ville. La 6e tour mise à jour lors de la construction de la maison Sivering (avenue du Viaduc) sert encore aujourd’hui de fosse d’aisance ; le pied de cette tour se trouvait donc également beaucoup plus bas et il en est de même du mur d’enceinte qui reliait ces tours.

Le niveau primitif du St-Esprit était à 4 mètres au contre-bas du niveau de 1867 ; on a pu s’en convaincre, lorsqu’en 1885 on a abaissé le niveau de la cour du St-Esprit ; on a retrouvé derrière la courtine de l’hôpital militaire les traces de l’ancienne rue qui menait à l’église du