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D’UNE PARISIENNE

la retraite et la nature, et c’est à cette forêt qu’elle parcourait si souvent qu’on a demandé la floraison dernière sous laquelle son cercueil disparaît.

Lentement, le cortège s’organise, pittoresque, plein d’imprévu.

Les voitures sont nombreuses et variées, depuis les landaus de cérémonie jusqu’aux chars à bancs en passant par les cabs, les tonneaux et les charrettes anglaises. Des bicyclistes, hommes et femmes, en culotte courte et en veste, sont accourus des environs. Ils suivent l’enterrement à pied, conduisant leurs machines par le guidon. Des chauffeurs, en tricycles à vapeur, ont mis pied à terre et remorquent, eux aussi, leurs lourds teuf-teuf.

Il est dix heures et demie ; un soleil cru flamboie sous la voûte bleue, et par les chemins égayés de verdures tendres, par la route bordée de pampres verts qui s’accrochent aux murs blancs des bâtisses, on dévale pas à pas. Le vent qui grandit apporte d’exquis parfums ; ce sont les violiers en fleurs, les roses et les grands