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NOTES ET IMPRESSIONS

les siècles, c’était le reportage sous ses diverses formes, et le reportage seulement.

Rien de plus juste.

Sans étaler une pédanterie encyclopédique, on me permettra bien de citer quelques noms qui supportent la comparaison.

Il est des esprits à courte vue, s’imaginant volontiers qu’on écrit des articles de reportage sans plan, sans style, et qu’il n’est pas besoin d’un bien grand bagage littéraire pour devenir reporter, comme si le reporter pour de bon n’était pas le véritable mémorialiste de son temps, le philosophe qui voit passer les événements et les personnalités, qui juge les unes et jauge les autres d’un trait de plume, apportant ainsi jour par jour son feuillet à l’histoire contemporaine.

Tout reporter qui veut peindre ce qu’il voit, noter les fortes émotions de la foule, ses joies, ses chagrins, ses folies, doit être doublé, je m’imagine, d’un historien, un historien sans prétention, sans pose, mais un observateur consciencieux de la psychologie des masses.