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AVANT-PROPOS

laquelle elle tenait, au Figaro d’abord, puis au Gil-Blas, de MM. Ollendorff et Périvier, et à l’Indépendance belge enfin, où elle est demeurée depuis, fière d’une hospitalité dans un des grands journaux internationaux qui portent la langue et les idées françaises aux quatre coins du monde.

Femme-journaliste !… cela étonne peut-être, et pour beaucoup cela détonne. Pourquoi ?… Une profession qui a été illustrée par Mmes de Girardin, Clémence Royer et Séverine, par Mme Mathilde Serao en Italie, Mme Pardo-Bazoan en Espagne et Mme Crawfort en Angleterre, pour ne citer que celles-là, peut tenter une plus modeste qui croit sincèrement qu’on peut imposer le respect que toute femme a le droit de revendiquer tout en écrivant au jour le jour, en restant une mère de famille et en se souvenant que Mme de Sévigné conseillait de ne négliger aucun des soins de la maison, depuis le ravaudage des chausses jusqu’à la confection des mets appréciés par le mari, et la célèbre épistolière donnait l’exemple. Une exception ?… Ma foi non, elles sont nombreuses, bien plus qu’on ne le croit, celles qui, sans tapage, sans bruit, accomplissent ainsi leur besogne quotidienne, ne délaissant aucun de leurs devoirs du foyer. Ce n’est pas toujours facile, j’en conviens ; le principal, c’est que cela soit possible. À une époque où nous avons des femmes qui se dis-