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NOTES ET IMPRESSIONS

c’est un bon camarade ; elle est traitée comme tel, avec une franche amitié.

Louise Michel s’anime, parle avec volubilité, me dit ses rêves de fraternité, son idéal de justice et sa foi ardente dans un avenir de beauté pour le peuple.

Et en l’écoutant je me demande si c’est bien là l’ancienne communaliste, celle qu’on appelait la pétroleuse et la vierge rouge, celle qui prêchait la révolte contre le bourgeois. Mais tout à coup Louise Michel redescend du beau ciel où elle s’était envolée, et d’une voix très douce, secouant dolemment la tête, elle conclut :

— Mais pour obtenir toutes ces belles et bonnes choses, hélas ! ma pauvre amie, je prévois, qu’il faudra encore des luttes violentes et qu’on devra supprimer beaucoup de ces richards pansus qui emploient si mal leur or et qui sont si méchants pour leurs frères.

J’avais retrouvé ma vraie Louise Michel.