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D’UNE PARISIENNE

essayant d’en faire de bonnes mères et de les sauver du désespoir qui si souvent conduit au crime.

On leur enseigne à tailler dans de vieux vêtements de petites brassières, des jupons, des robes ; elles travaillent pour celui qu’elles attendent et apprennent ainsi à l’aimer déjà.

Je quitte l’asile de la rue Saint-Jacques pour me rendre boulevard de Charonne, où la société de l’hospitalité de nuit a l’un de ses établissements. Il n’y a que quatorze lits, et ils sont destinés aux ménages.

Il en est de même rue de Tocqueville et rue de Vaugirard.

Là non plus on ne se plaint point de l’encombrement et pour les mêmes raisons. Les bons d’hôtels font prime ; vraiment on ne saurait en vouloir à ces pauvres gens de préférer un chétif cabinet, où ils peuvent du moins gémir seuls, en paix, à la promiscuité des chambrées.

— L’asile de nuit semble à beaucoup la dernière étape, me disait une vieille qui venait de s’abattre sur un des bancs de la salle d’attente