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NOTES ET IMPRESSIONS

haut vers l’infini ! Que de détresses cachées dissimulent ces bouches aux plis tombants, et aussi que de bonheur enjoué dans les yeux gais et malins des petites Parisiennes futées venues pour recommander à la sainte le fiancé ou l’amoureux, l’aimé enfin !

Cependant que les chants très doux fusent dans le sanctuaire, sur la place, en dépit de la pluie qui tombe par ondées, du vent qui soulève les chapeaux et plaque les robes, les acheteuses s’attroupent devant les petites baraques.

Je retrouve mêmes visages, mêmes marchandes, même bimbeloterie religieuse.

Les chapelets, accessoires indispensables de la fête, sont alignés, symétriquement suspendus. Il y en a de toute dimension, de très grands à gros grains de buis, des rosaires de pèlerin, et de minuscules, d’une joliesse mignonne avec leurs petites perles en verroteries transparentes, aux nuances vives : bleus, roses, rouges, maïs. Les uns sont montés sur argent, sur vermeil ; les riches les égrèneront distraitement peut-être ; les autres plus modestes ont des mailles de