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D’UNE PARISIENNE

« On est prié de n’apporter ni fleurs ni couronnes, » ajoutait la note.

Dernière volonté de l’artiste, qui au cours de sa carrière avait ramassé tant de lauriers.

Rue de Rivoli, des anciens camarades, de vieux amis, quelques acteurs de la « Maison » étaient venus secouer un peu d’eau bénite sur le cercueil de la morte et assister à la levée du corps, qu’un de ces longs fourgons noirs devait emporter vers Fresnes. La famille, une poignée d’intimes et une demi-douzaine d’artistes du Théâtre-Français suivirent en landaus.

Je m’étais rendue à Fresnes pour attendre l’arrivée du cortège, tout en essayant de glaner par-ci, par-là, chez les habitants, un souvenir, une anecdote sur la famille Brohan, originaire de ce pays. Un coin pittoresque, au surplus, ce petit village. À vingt minutes de Paris on est étonné de trouver là de vrais paysans, des fermes où les coqs chantent en picorant sur des tas de fumier, et des chemins où les bœufs pesants dodelinent la tête tout en traînant de leurs pas lourds des charretées de fourrage.