Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
225
D’UNE PARISIENNE

lement application d’un lourd soufflet sur les joues de Mlle Clémence, qui, à dater de ce soir-là, ne retourna plus au couvent.

Les ouvrages scientifiques devinrent la seule lecture de la jeune fille, qui s’acharna aux études élevées, y déploya une activité fébrile et jamais lassée.

Elle vint à Paris, suivit les cours de la Sorbonne et du Collège de France. Au moment du coup d’État, elle quitta la France et parcourut une grande partie de l’Europe, organisant dans les grandes villes des cours de philosophie.

Ce fut à cette époque qu’elle traduisit le livre de Darwin sur l’Origine des espèces. Ce livre parut avec une préface qui fit grand bruit par la hardiesse de la thèse qu’y soutenait la traductrice.

En Suisse, elle séjourna à Lausanne, où elle entreprit une série de conférences qui obtinrent un énorme succès. Toutes les dames de la société tinrent à honneur d’y assister jusqu’au jour où Clémence Royer voulut à sa manière leur expliquer quelques chapitres de la Bible.