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D’UNE PARISIENNE

Aucun confortable, du reste, sur le bateau. Le capitaine explique aux journalistes qu’il est bien fâcheux qu’on ait choisi ce petit bâtiment dangereux en cas de mauvais temps.

Pour nous consoler on nous apprend que les députés et les sénateurs sont encore plus mal partagés que nous ; ils sont sur l’Augustin Normand, qui nous suit de près et qui en effet roule effroyablement.

Tout à coup, vers huit heures, une surprise nous est réservée.

— Voilà le Standart ! voilà le Standart ! crie-t-on à bord.

Les plus valides prennent des longues-vues.

Oui, c’est bien le yacht impérial ; nous distinguons sa coque élégante peinte en blanc et son éperon doré.

Le navire s’avance, tenant bien la lame, évoluant avec grâce. Tout le monde se redresse, s’accote de son mieux pour voir. Un bel élan patriotique ranime le courage des plus défaillants et un immense cri : « Vive le tzar ! Vive la Russie ! » est poussé.