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D’UNE PARISIENNE

c’est le remorqueur de la Chambre de Commerce, c’est le Nord, c’est la Gazelle, bondés eux aussi de curieux. Des bateaux à voile nous suivent, cahotés, enlevés au-dessus des lames, comme de fréles balancelles.

— Pour combien d’heures encore en avons-nous ? demande-t-on à chaque instant.

En apprenant qu’on ne débarquera qu’à midi, les plus vaillants laissent échapper un soupir.

— Dire que nous avons payé 200 francs une carte pour venir ici ! murmure en gémissant une jeune femme que son mari encourage de son mieux, entre deux crises.

Cette revue navale a provoqué un véritable engouement ; les invitations se sont enlevées à prix d’or ; on me cite un monsieur qui a vendu sa carte de service cinquante louis.

Enfin nous commençons à apercevoir l’escadre. Le coup d’œil est merveilleux, on essaye de n’en rien perdre. Avec des lunettes d’approche les moins malades surveillent l’évolution de la flotte.

On distingue très bien le Cassini et la ma-