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NOTES ET IMPRESSIONS

le marché ; à 1 franc le billet, on aurait obtenu 1 million pour le moins.

Quoi qu’il en soit, on va vendre les parures de l’une des six présidentes que la France a vues passer à l’Élysée depuis la troisième République.

La première, Mme Thiers, avait peu de diamants, quelques écrins de riche bourgeoise, mais sans grand éclat. Dans ce ménage rangé, où Mme Thiers, accompagnée de sa sœur, Mlle Dosne, faisait son marché elle-même, on n’avait pas voulu mettre trop d’argent en pierres dormantes. Pourtant, la présidente eut un jour l’occasion d’avoir une belle parure, et elle ne la laissa pas échapper ; les événements seuls ne lui permirent pas de voir son rêve réalisé.

Le shah de Perse allait venir à Paris, et on se préparait à recevoir le monarque oriental avec un luxe de mise en scène qui devait prouver que la France n’était ni épuisée ni ruinée. C’était le premier souverain qui nous rendait visite depuis nos désastres et on voulait grandement faire les choses.