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l68 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

autour de Byzance, je demande qu*on leur jette d'abord ces meubles et ces pendules. — Mêmes tendances dans la chambre à coucher de dame de M, Follot, où le lit est vraiment trop étroit pour la gravure qui le domine... Je préfère, sans les aimer tout à fait, la salle à manger de M. Pichon et le petit salon de M. Jallot où il y a plus de simplicité, un agréable sens du confort et de jolies couleurs.

Voici mieux encore: Un délicieux vestibule de M. Rob Mallet Stevens, avec son tapis à carreaux noirs et blancs rappelant les vieux dallages des hôtelleries de province. La note moderne y domine pourtant, grâce à cet escalier charmant, léger, de tonalités franches, et qui invite si fort à monter dans sa chambre.»

Mais toutes mes préférences vont à la salle à manger de Francis Jourdain. Il est un des rares qui comprennent le charme supérieur d'une parfaite simplicité. Cette pièce est tout à fait réussie. Mais je la vois surtout à la campagne, avec du soleil, de la chaleur, des fruits, des fleurs. On y rêve d'été, de pivoines dans des vases de cuivre, de chapeaux de paille jetés sur des chaises, d'abeilles bourdonnantes. Et qu'on est loin de Paris et de l'hiver...

Un beau dressoir, dans la salle à manger de Jaulmes, domi- née par une frise trop haute, trop chargée, trop lourde.

La chambre d'enfant de Hellé est très amusante, très gentille : C'est le grand jouet d'un petit enfant.

D'ailleurs, s'il me fallait choisir dans toute cette exposition d'ameublement, je prendrais peut-être un salon, une chambre, une salle à manger, mais à aucun prix je ne prendrais l'en- semble. On doit bientôt s'y faire l'effet de vivre dans une boîte de Nuremberg, et d'y devenir un de ces placides personnages de bois qui n'ont ni soucis, ni désirs, ni froid, ni faim, ni soif...

Léon-Paul Fargue.

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