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LES CAVES DU VATICAN 223

— Est-il digne de vous, Monsieur, de me poursuivre ? dit-elle du ton le plus courroucé qu'elle put.

— Hélas ! Mademoiselle qu'allez-vous penser de moi ? s'écria Lafcadio. Vous ne me croirez pas si je vous dis que je ne vous avais pas vue rentrer dans cette maison, où je suis on ne peut plus surpris de vous retrouver. N'est-ce donc pas ici qu'habite le comte Julius de Bara- glioul ?

— Quoi ! fît Geneviève en rougissant, vous seriez le nouveau secrétaire qu'attend mon père ? Monsieur Laf- cadio Wlou... votre nom propre est si bizarre que je ne sais comment le prononcer. — Et comme Lafcadio, rougissant à son tour, s'inclinait : — Puisque je vous retrouve ici. Monsieur, puis-je vous demander en grâce de ne point parler à mes parents de cette aventure d'hier, que je crois qu'ils ne goûteraient guère ; ni surtout de la bourse que je leur ai dit que j'avais perdue.

— J'allais, Mademoiselle, vous supplier également de garder le silence sur le rôle absurde que vous m'avez vu jouer. Je suis comme vos parents : je ne le comprends guère, et je ne l'approuve pas du tout. Vous avez dû me prendre pour un terre-neuve. Je n'ai pas pu me retenir... Excusez-moi. J'ai à apprendre encore... Mais j'apprendrai, je vous assure... Voulez-vous me donner la main ?

Geneviève de Baraglioul, qui ne s'avouait pas à elle- même qu'elle trouvait Lafcadio très beau, n'avoua pas à Lafcadio que, loin de lui paraître ridicule, il avait pris pour elle figure de héros. Elle lui tendit une main qu'il porta fougueusement à ses lèvres ; alors, souriant simple- ment, elle le pria de redescendre quelques marches et d'attendre qu'elle fût rentrée et eût refermé la porte pour

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