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CHRONIQUE DE CAERDAL 3II

malade en homme : malade dans la conscience. Il considère la vanité de tout dans sa propre mère. Il touche dans sa propre douleur le crime d'être soi, de croire, d'aimer, de tout ce qui fait qu'un homme n'est pas un minéral, ni un géomètre.

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��Hamlet ne fait donc pas le fou, sinon comme on se déguise en temps de carnaval : chacun sait alors que le masque est un masque.

Il n'a qu'à parler selon son idée intérieure, pour sembler déraisonnable à tout le monde. Car tous ne vivent, autour de lui, que pour satisfaire leurs appétits et leur amour propre. Plus il est vrai, plus ils sont vains.

Son doute est du fond, et de tout. Il tue Polonius, pour voir après tout s'il y a un rat dans cette bedaine de ministre. Il chasse Ophélie au couvent, pour faire le salut de la pauvrette. Il épouvante sa mère, pour lui bien montrer qu'elle a un fils.

D'ailleurs, il est d'une ironie continue et très amère. L'amertume, grand signe de maladie, selon ces bons Macrotons d'optimistes. Cher prince, nous sommes des malades, et même des neurasthéniques, comme disent ces messieurs. Pour leur répondre, nous sommes forcés d'aspirer de leur air, et ils ne veulent pas que nous ayons la bouche amère ?

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