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420 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

��Sur les lames et par les sillons mouvants, un destroyer vole, crachant la fumée noire, et frôle des épaves et s'éloigne au travers de la brume et disparaît.

C'est lui qui porte un corps blessé, brisé, fendu, saignant — de qui l'escadre attend les ordres...

Zinovei Petrovitch Rojestvensky, vos officiers sont penchés sur vous, et leur courage dépend de votre prochaine parole. Tant qu'un souffle de vie reste en vous, la Russie vous appelle : l'amiral.

Deux destroyers ont stoppé en mer, et des signaux glissent le long des mâts, alors que le " Bravy " s'éloigne en combattant. Deux des- troyers sont restés, et parlementent...

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Ah, Zinovei Petrovitch, que votre fièvre à pré- sent vous entraîne... 11 faut l'écouter, ne point faire attention à ces hommes qui parlent, à ce qui se concerte sur le pont... Suivez plutôt votre fièvre.

Vous êtes victorieux. Les équipages défilent devant le Palais d'Hiver. La foule se presse aux rues ivres de musique. La Russie est grande.

Voici votre tour, Zinovei Petrovitch. On vous tend les bras du haut des marches... allez, amiral.

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