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LES CAVES DU VATICAN 465

cinquième ou la sixième, où j'attendis longtemps en compagnie de deux dames et de trois prélats, une sorte de chambellan est venu me chercher et m*a introduit dans la salle voisine où, sitôt en face du Saint-Père (il était, autant que j'ai pu m'en rendre compte, juché sur une sorte de trône que protégeait une sorte de baldaquin), il m'a invité à me prosterner, ce que j'ai fait ; de sorte que j'ai cessé de voir.

— Vous n'êtes pourtant pas resté si longtemps incliné, et ni le front si bas que vous n'ayez...

— Mon cher Amédée, vous en parlez à votre aise ; vous ne savez donc pas quels aveugles fait de nous le respect ? Et, outre que je n'osais pas relever la tête, une façon de majordome, avec une espèce de règle, chaque fois que je commençais à parler d'Anthime, me donnait sur la nuque des manières de petits coups, qui m'incli- naient à neuf.

— Du moins Z«/, vous a-t-il parlé.

— Oui, de mon livre, qu'il m'a avoué n'avoir pas lu.

— Mon cher Julius, reprit Amédée après un moment de silence, ce que vous me dites là est de la plus haute importance. Ainsi vous ne l'avez pas vu ; et de tout votre récit je retiens qu'il est étrangement malaisé de le voir. Ah ! tout ceci confirme hélas ! l'appréhension la plus cruelle. Julius, je dois vous le dire à présent... mais venez par ici : cette rue si fréquentée...

Il entraîna dans un vicolo presque désert Julius, amusé plutôt, qui se laissait faire :

— Ce que je vais vous confier est si grave... Surtout n'en laissez rien voir au dehors. Ayons l'air de parler de matières indifférentes et préparez-vous à entendre quelque

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