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LES CAVES DU VATICAN 467

Alors Fleurissoire eut un doute ; un doute neuf, informe, atroce et qui vaguement se fondait dans l'épais- seur de son malaise : Julius, Julius lui-même, ce Julius auquel il parlait, Julius à quoi se raccrochait son attente et sa bonne foi désolée, ce Julius non plus n'était pas le vrai Julius.

— Quoi ! c'est vous qui parlez ainsi ! Vous sur qui je comptais ! Vous Julius ! Comte de Baraglioul, dont les écrits. . .

— Ne me parlez pas de mes écrits, je vous en prie. Vrai ou faux, j'ai assez de ce que m'en a dit ce matin votre pape ? Et je compte bien, grâce à ma découverte, que les suivants seront meilleurs. Car il me tarde de vous parler de choses sérieuses. Vous déjeunez avec moi, n'est-ce pas ?

— Volontiers ; mais je vous quitterai de bonne heure. On m'attend à Naples ce soir... oui, pour affaires dont je vous parlerai. Vous ne m'emmenez pas au Grand- Hôtel, j'espère.

— Non ; nous irons au Colonna.

De son côté, Julius se souciait peu d'être vu au Grand- Hôtel en compagnie d'un tel débris que Fleurissoire ; et celui-ci, qui se sentait pâle et défait, souffrait déjà de la pleine lumière où l'avait fait asseoir son beau-frère, à cette table de restaurant, bien en face de lui et sous son regard scrutateur. Si encore ce regard avait cherché le sien : mais non, il le sentait qui s'adressait, au ras du foulard amaranthe, à cet endroit affreux de son cou où le bouton suspect bourgeonnait, et qu'il sentait à découvert. Et tandis que le garçon apportait les hors- d'œuvre :

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