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508 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

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��LES HEURES BÉNÉDICTINES, par Edouard Schneider (Stock, 3 fr. 50).

Ceci n'est ni un roman, ni un livre de critique, ni d'histoire. C'est presque un livre d'édification. Pourtant l'auteur n'y prêche pas. Il se contente d'exposer dans une langue pure, claire et mélodieuse, telle que la comportait son sujet, l'emploi d'une journée bénédictine. La peinture est sans nul doute exacte; mais par le fait seul qu'elle présente d'un coup l'existence de de tous les moines, c'est la vie bienheureuse et sans nuages d'un moine idéal que nous avons devant les yeux. C'est moins une peinture qu'une épure. J'eusse voulu que l'auteur pût nous montrer, se détachant sur cette vie uniforme, toutes les possibi- lités d'individualisation qui subsistent, à travers l'obéissance, malgré le vœu d'obéissance. Mais n'est-ce pas souhaiter là un autre livre — peut-être non moins édifiant pour être cependant plus particulier — dont celui-ci serait en quelque sorte la préface.

Pourquoi M. Schneider ne se fait-il pas bénédictin ? C'est la question qu'involontairement l'on se pose, et d'autant plus impérieusement que rien n'indique, au cours du livre, la moindre velléité critique, non plus que l'affirmation d'une per- sonnalité qui puisse beaucoup souffrir et ait beaucoup à faire pour se soumettre et s'abdiquer.

A. G.

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