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53^ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

de précurseurs et il ne nous est pas interdit en remontant de l'un i l'autre, d'en arriver à Jules Laforgue, à Rimbaud et à Corbière.

Quelques citations :

Si la mulâtresse qui peigne Ses crins de nuit sous les thuyas Aime le marin^ c'est quUl a Le poil solaire quand il baigne Sa chair forte dans le delta.

(André Salmon)

Au bord de Vile on 'voit

Les canots vides qui s* entrecognent

Et maintenant

Ni le dimanche ni les jours de la semaine

Ni les peintres ni Maupassant ne se prominent

Bras nus sur leurs canots a<vec des femmes à grosse poitrine

Et bêtes comme chou... Petits bateaux njous me Jaites bien de la peine !

(Guillaume Apollinaire)

Le coucou chante au bois qui dort,

U aurore saigne encore Et le 'vieux paon qu'Iris décore

Lui jette un long cri d'or.

La colombe de ma cousine

Pleure comme un enfant. Le dindon roue en sesclaj^ant.

Il court vers la cuisine.

(P. J. Toulet)

Les autres poèmes, souvent réussis, sont de MM. Fagus, Klingsor, Derème, Pellerin, Claudien, Vérane, J. M. Bernard, Deubel, Divoire, Muselli et Ormoy. Au même numéro Méphihoseth de O. W. Milosz et une étude de Jean Dorsennus sur Maurice de Faramond.

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