LES CAVES DU VATICAN 59
cendre, la tête lui tournait un peu. La chambre était pleine de fumée. Il alla à sa toilette et s'épongea le front.
A présent il considérait la petite carte de visite d'un œil plus clair.
— Comte Julius de Baragiiou/y répétait-il. Dapprima importa sapere chi è.
Il arracha le foulard qu'il portait en guise de cravate et de col, défît à demi sa chemise et devant la fenêtre ouverte laissa l'air frais baigner ses flancs. Puis, soudain pressé de sortir, promptement chaussé, cravaté, coiffé d'un décent feutre gris — apaisé et civilisé dans la mesure du possible, Lafcadio ferma derrière lui la porte de sa chambre et s'achemina vers la place Saint-Sulpice. Là, en face de la mairie, à la bibliothèque Cardinal, il trouverait sans doute les renseignements qu'il souhaitait.
��IV
��En passant sous l'Odéon, le roman de Julius, exposé, frappa ses regards ; c'était un livre à couverture jaune, dont l'aspect seul eût fait bailler Lafcadio tout autre jour. Il tâta son gousset et jeta un écu de cent sous sur le comptoir.
— Quel beau feu pour ce soir ! pensa-t-il, en empor- tant livre et monnaie.
A la bibliothèque, un "dictionnaire des contemporains" retraçait en peu de mots la carrière amorphe de Julius, donnait les titres de ses ouvrages, les louait en termes convenus, propres à rebuter tout désir.
Pouah ! fît Lafcadio... Il allait refermer le dictionnaire,
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