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136 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

parade, puisqu'elle nous aura valu à tout le moins des morceaux comme celui-ci : " Nous n'assistons pas là à des chocs de systèmes, mais à des luttes de personnalités. Je regarde MM. Caillaux, Briand et Barthou. Pourquoi se battent-ils ? Ils sont si bien faits pour collaborer ! Ce sont des intelligences capables de s'engrener les unes dans les autres comme les roues d'une montre. Il ne manque que l'horloger pour monter, ajuster l'instrument. Nous vivons en parlementarisme et la règle du jeu, c'est la bataille, etc. " Je citerais tout le chapitre. Et qui oubliera, l'ayant lu, le portrait de M. Monis, lequel " semble caché dans un sac de pommes de terre " ?

H. G.

��LE ROMAN

��UN CABINET DE PORTRAITS par Ernest Tisserand (Nouvelle Revue Française, 3 fr. 50).

On a pu lire ici, signés de M. Ernest Tisserand, une suite de curieux morceaux qui ont pris place dans son Cabinet de Portraits ; ils nous donnent une idée juste sinon complète de l'ouvrage et me retirent le droit et le plaisir d'en parler moins brièvement. — Le mot " portraits " ne me satisfait pas. Il peut induire en erreur le public. " Portraits imaginaires " aurait à mon gré plus d'exactitude. Je ne conteste nullement les qualités d'observation aiguës et variées dont M. Tisserand dès son début fait preuve. Il possède un répertoire d'images puisées directe- ment dans la vie que pourraient lui envier bien des écrivains plus mûrs. Mais la pleine objectivité n'est pas de son âge ; il y parviendra quelque jour. En attendant je ne puis considérer ses personnages comme des êtres qu'il a coudoyés et sur lesquels il aurait mis la main, mais comme des reflets de lui-même. C'est

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