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NOTES 335

lui donne comme une transparence... On ne peut se lasser de la regarder, de la toucher, de la froisser ; sans se dérober, elle enchante. Tel est l'art de M. Dukas, empruntant parfois le reflet d'un autre ; mais le miracle de sa forte et subtile texture est bien à lui.

H. G.

��LETTRES ANGLAISES

LITERARY TASTE, par ^r»o/â?5^««^//. Neuvième édition, Londres 19 14.

Tout le monde connaît la Bomb-shop, dans Charing-Cross Road. Elle est, avec la Poetry bookshop, ce qu'ont été, chez nous, la boutique de Léon Vanier et celle de la Plume: ces chères et charmantes boutiques où on entrait le coeur battant, en pensant que Verlaine peut-être, ou Moréas, venait d'en sortir (on n'osait même pas songer à une rencontre, à une présentation). On y trouvait parfois un livre avec leur nom, écrit de leur main, sur la première page ; ou mieux encore, leur photographie. La Bomb-shop est un peu cela, ce genre de boutique divine ; on la voudrait peut-être un peu moins visible, un peu plus à l'écart, moins bien tenue, d'apparence un peu plus provinciale. (C'est bien vrai qu'elle ressemble assez aux petites librairies à journaux des plus petites villes de comté.) Enfin, on s'y sent tout de suite dans le milieu littérature d'avant-garde dont on aimait respirer l'air, chez Vanier et à l'ancienne Plume. (On a beau voir bien des nullités et des mensonges, et des soi-disant livres d'avant-garde, sur les rayons — c'est si facile, de paraître " avant-garde " — il y a là, malgré tout, l'air des grandes choses, l'atmosphère et la tempé- rature favorables au développement de l'art.) Il y a surtout les photographies : Wells, Chesterton, Shaw, Bennett. 11 est vrai

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