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1020 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

armés, font les derniers préparatifs. Nous comprenons qu'il s'agit d'aller chercher des vivres dans la contrée la plus proche ; et les conducteurs reçoivent diverses recommandations touchant les achats, les délais de route et l'itinéraire.

Sur la gauche, plusieurs hommes s'agitent. C'est la rivière qui les intéresse. Malgré la distance, il nous semble reconnaître certains des nouveaux venus. Ils se penchent, manient des outils, accomphssent des opérations que nous serions embarrassés de nommer.

Soudain, l'un d'eux fait de grands gestes. Les autres se penchent sur lui. Tous paraissent saisis d'un bizarre transport. Ils sautent sur place, puis ils accourent en vociférant.

Le convoi, qui déjà s'ébranlait, s'arrête. Les poseurs d'enseignes, eux-mêmes, sont distraits de leur besogne.

��« Nous avons de l'or ! Il y a de Tor dans le sable de la rivière ! »

��Les moins étonnés ne sont pas les Fondateurs. Mais ils tâchent de n'en rien laisser voir. Ils ont l'air de dire :

« Quoi ! Vous en doutiez ? »

Au vrai, ils n'en reviennent pas ; ils échangent des regards qui signifient : « Est-ce possible ! Dieu existe-t-il ? » Ils se trouvent un peu bêtes.

Mais leur désarroi ne dure pas longtemps. Les voilà qui catéchisent les conducteurs du convoi de mulets.

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