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NOTE SUR M. DESCARTES 173

Régis mons. Et puis Koenigsberg est bien dur. Si encore il était né à Weimar.

Ils ont aussi cette idée que Kant il ne savait pas. Que c'est entendu, qu'il s'est bien appliqué. Mais que tout de même il manquait par trop de ce qu'il faut, d'un certain temporel, d'une vie. et de cette fortune et de cette grâce qui consiste à être malheureux d'une certaine sorte inex- piable.

Ils ont cette idée que Kant c'est très bien fait mais que précisément les grandes choses du monde n'ont pas été des choses très bien faites. Que les hautes fortunes n'ont jamais couronné les parfaits appareils de méca- nismes. Que les réussites inoubliables ne sont jamais tombées sur les impeccables serrureries. Que quand c'est si bien fait que ça ça ne réussit jamais, ça ne reçoit jamais ce gratuit accomplissement, ce gracieux couronnement d'une haute fortune. Que quand c'est si bien fait que ça il manque justement de ne manquer de rien, ce on ne sait quoi, cette ouverture laissée au destin, ce jeu, cette ouver- ture laissée à la grâce, ce désistement de soi, cet aban- donnement au fil de l'eau, cette ouvertvue laissée à l'abandonnement d'une haute fortune, ce manque de surveillance, au fond, ce parfait renseignement, cette parfaite connaissance de ce que l'on n'est rien, cette remise et cette abdication qui est au fond de tout véritable- ment grand homme. Cette remise aux mains d'un autre, ce laissons aller, ce et puis je ne m en occupe plus qui est au creux des plus hautes fortunes, Kant s'en occupe tout le temps. Du kantisme. Ce n'est pas la manière de réussir dans le monde. Les vers les plus beaux ne sont pas ceux dont on s'est occupé tout le temps. Ce sont ceux qui sont

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