356 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
GÉRARD. — C'est vrai ?
.ANTONIN. — (Il demande toujours si c'est vrai), {Haut.) Voici mon ordre de transport.
GERARD. — Ah ! si je partais avec toi, tu verrais, je me battrais comme un lion. Mais, par exemple, avec moi, jamais tu n'aurais de repos. Toutes les fois qu'il y aurait un endroit dangereux, il faudrait que tu y ailles. Si tu étais blessé, je te défendrais de te faire évacuer. Il faudrait que tu sois tout le temps épatant.
ANTONIN. — Mon Dieu, c'est une très bonne idée... tout de même, j'avoue que je ne vois pas...
GÉRARD. — Et moi, qu'est-ce qu'il va falloir que je fasse ?
ANTONIN. — Que tu fasses ?
GÉRARD. -— Pour la guerre.
ANTONIN. — Que tufasses... pour la guerre... (Compte- prenant.) Oui, je suis sûr que tu aurais des façons de te rendre très utile, très utile. Je vois cela vaguement... Je ne pourrais te dire encore rien de précis. Mais j'y réflé- chirai, je te l'écrirai.
GÉRARD. — Oui, tu m'expliqueras ça. Mais d'ici là?
ANTONIN. — D'ici là... Tiens, je me souviens d'une chose que tu m'as dite 41 y a quelque temps et qui m'avait beaucoup frappé. Tu m'as dit qu'à la rentrée, dans les « compositions » de ta classe, tu étais en moyenne ving- tième sur trente-sept élèves...
GÉRARD. — Dame, je suis d'une classe en avance... Et je te disais qu'à présent je suis toujours dans les huit premiers.
ANTONIN. — C'çst cela. Eh bien ! cela fait évidemment
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