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NOTE SUR M. DESCARTES

dégénérescence physiologique. Le revêtement non seulement revêt. Non seulement il est un revêtement. Mais descendant le revêtement atteint le cœur. Tout n’est plus que revêtement. C’est proprement une dégénérescence de tissus. Le cœur même devient revêtement.

Le revêtement est tout et il n’y a plus rien de revêtu.

On connaît cette parole de vieil homme et que pour ma part je trouve admirable. — Quel dommage, disait-il, qu’il faille mourir. (Il ne pensait qu’à sa mort physique, car un homme capable d’une aussi douce parole, et aussi profondément innocente, ne portait évidemment aucune trace de cet endurcissement de l’âme qui aboutit à la mort spirituelle). — Quel dommage, (disait-il), qu’il faille renoncer à la vie. Depuis le temps, je commençais à m’y habituer.

Il ne croyait pas si bien dire. C’est précisément parce qu’il achevait de s’y habituer qu’il aboutissait aussi aux achèvements de la mort.

Que d’autres cherchent des querelles littérales. La lettre tue. Pour moi comment ne pas voir déjà, et en attendant peut-être tant d’autres aspects, comment ne pas voir une parenté profonde, un mystérieux accord dans la profondeur de pensée, comment ne pas voir une démarche et un approfondissement parallèle entre cette vieille formule traditionnelle de l’enseignement de l’Église que la mort spirituelle est le résultat d’un endurcissement et ces théories profondes de la mémoire et de l’habitude qui sont une des irrévocables conquêtes de la pensée bergsonienne.

Que d’autres nous cherchent ici de misérables querelles. Nous nous en expliquerons peut-être un jour. Aujourd’hui