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NOTE SUR M. DESCARTES S^S

tout entière envahie par l'encroûtement de son habitude, par l'incrustation de sa mémoire. C'est une âme qui n'a plus un atome de place, et plus un atome de matière spirituelle, pour du se faisant. Pour faire du se faisant. Aussi elle n'en forme plus ; elle n'en fait plus. Elle n'a plus un atome de libre. Et ici nous retrouvons, nous rejoignons cette pro- fonde liaison de la grâce et de la liberté, du gracieux et du gratuit, celle mutuelle exigence irrévocable de la grâce et de la liberté.

Du bois mort' est du bois extrêmement résiduel ; une âme morte est une âme extrêmement résiduelle.

Du bois mort est du bois extrêmement habitué. Une âme morte est une âme extrêmement habituée.

Du bois mort est du bois qui organiquement s'en rappelle trop. Une âme morte est une âme qui organique- ment et psychologiquement se rappelle trop.

Du bois mort est du bois habitué à la limite. Une âme morte est une âme habituée à la limite.

Du bois mort est du bois trop bourré de son passé. Une âme morte est une âme trop bourrée de son passé. ^

Du bois mort est du bois résiduel à la limite. Une âme morte est une âme résiduelle à la limite.

Dans ce système le germe au contraire est à la limite à l'autre bout. Le germe est ce qui est résiduel au minimum ; ce qui est du tout fait au minimum ; ce qui est de l'habitude et de la mémoire au minimum.

Et ainsi du vieillissement, du raidissement, du durcisse- ment, de l'amortissement au minimum.

Et ainsi de la liberté au contraire, du jeu de la souplesse et de la grâce au maximum et à la limite.

Le germe est ce qui est le moins habitué. C'est ce où

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