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NOTE SUR M. DESCARTES 385

Une âme morte est une âme qui a été totalement envahie par ses dossiers, par l'accumulation de ses mémoires.

C'est une âme qui a été organiquement et psychologique- ment envahie, et à la hmite, par l'envahissement de sa mémoire organique et psychologique.

C'est une âme où il n'y a plus un atome de place ; pour la liberté et conjointement pour la grâce.

C'est une âme où il n'y a plus un atome vacant.

C'est une âme où il n'y a plus un atome de matière (spirituelle) qui soit hbre pour la hberté et conjointement pour la grâce.

Une âme morte est une âme qui a succombé sous l'accu- mulation de sa paperasserie ; de sa bureaucratie.

Ou enfin c'est une âme qui est le plus loin de la création ; la moins récente ; la moins fraîche, la plus décréée. La moins sortie, la plus éloignée de sortir des mains de Dieu.

Et quand on dit que l'Eglise a reçu des promesses éternelles, qui se rassemblent en une promesse éternelle il faut entendre rigoureusement par là qu'elle a reçu la promesse qu'elle ne succomberait jamais sous son propre vieillissement, sous son dur issement, sous son raidisse- ment, sous son habitude et sous sa mémoire. ^

Qu'elle ne serait jamais du bois mort et une âme morte ; qu'elle n'irait jamais jusqu'au bout d'un amortissement aboutissant à la mort.

Qu'elle ne succomberait jamais sous ses dossiers et sous son histoire.

Que ses mémoires ne l'écraseraient jamais totalement.

Qu'elle ne succomberait jamais sous l'accumulation de sa paperasserie, sous la raideur de sa bureaucratie.

Et que les saints rejailliraient toujours.

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