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NOTE SUR M. DESCARTES 387

Il y a une race de la guerre qui étant pour l'honneur est tout de même pour l'éternel. Et il y a ime race de la guerre qui étant pour la domination est uniquement pour le temporel.

Il y a une race de la guerre où c'est la bataille qui importe et il y a une race de la guerre où c'est la victoire.

Il y a une race de la guerre où une victoire déshonorante, (par exemple une victoire par trahison), est infiniment pire, (et l'idée même en est insupportable), qu'une défaite honorable, (c'est-à-dire une défaite subie, et je dirai obte- nue en un combat loyal).

Et il y a une race de la guerre au contraire pour qui la réussite justifie tout, une race de la guerre où l'idée ne vient pas même qu'il puisse y avoir une guerre qui soit déshonorante, pourvu qu'on y gagne, une race de la guerre où l'idée ne vient même pas qu'il puisse y avoir une victoire qui soit déshonorante.

Il y a une race de la guerre où tout tend à la beauté du combat et il y a une race de la guerre où tout tend au prononcé de la victoire.

Il y en a une où tout tend à l'énoncé et une où tout tend au prononcé.

Il y en a une où tout tend au posé du problème et une où tout tend à la solution.

Il y en a une qui tend à la position et une autre qui tend à la décision.

Il y en a une qui tend à la chevalerie et une qui tend à l'empire.

Ces deux races de la guerre se sont plus ou moins liées et déliées, mêlées et démêlées, tissées et détordues dans l'histoire militaire et dans l'histoire politique. Elles se

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