Page:NRF 13.djvu/684

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

676 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Pourtant, je dois le dire, hier elle m'a dit tout à coup qu'elle voulait bien m'épouser.

ORIAN. — Hier ?

ORSO. — Hier même. Ne fais pas cette figure !

Elle m'a mis ça dans la main. Tu penses si j'étais étonné ?

C'est sans doute la nouvelle de ce départ qui a parlé à la petite imagination de Mademoiselle.

Oui, quand j'ai eu l'avantage de lui annoncer que je partais à la campagne, à ce coup j'ai cru que j'allais l'intéresser.

ORIAN. — Qu'a-t-elle dit ?

ORSO. — Elle a demandé si tu partais aussi.

ORIAN. — Ce n'est pas moi qui t'ai demandé de partir avec moi.

ORSO. — Malin ! N'est-ce pas, j'allais te laisser aller seul ! Un troupier conune toi !

— N'as-tu absolument rien à lui dire ?

ORIAN. — Dis-lui adieu.

ORSO. — Coxirt, mais substantiel.

ORIAN. — Sois éloquent à ma place.

ORSO, lui mettant la main sur le bras. — Orian, elle est ici et veut te parler.

ORIAN. — Quel est ce guet-apens ?

ORSO. — Elle m'a demandé de la conduire ici.

ORIAN. — Vous avez combiné cela ensemble ?

ORSO. — Et quand cela serait encore ?

ORIAN. — J'ai promis de ne plus la revoir.

ORSO. — Dans huit jours nous serons tous les deux sur le champ de bataille.

Silence.

�� �